Je reprends le travail
Vous vous souvenez des septembre de votre enfance. Quand, après deux longs mois aux journées sans limite, vous remplissiez votre cartable pour rejoindre l’école. Certes, c’était une classe fermée, des horaires précis, des leçons à apprendre… C’était surtout la joie de retrouver ses compagnons de banc, de s’échanger des souvenirs de vacance et les dernières informations sur ce qui était à la mode dans votre univers ou non.
Je les appréhendais toujours un peu, mais j’aimais bien les rentrées de classe. Mes amis me manquaient. Et puis, il faut bien avouer que deux mois, c’était presque un peu long.
Aujourd’hui, les plus chanceux d’entre nous ont des collègues (ce n’est même pas mon cas, juste des patrons pour moi) et n’ont pas toujours envie de les revoir.
Aujourd’hui, les congés sont toujours trop courts.
Aujourd’hui, je n’ai même plus l’espoir d’apprendre quelque chose de ma journée (au moins durant le temps que je consacre aux actes pour lesquels je suis rémunérée).
Aujourd’hui, pour vous, même le fait de ne plus avoir de devoirs à la maison n’est pas une consolation (vous vous souvenez, quand vous croyiez que travailler, c’était la liberté « au moins, quand je rentrerai le soir, je n’aurai plus de devoirs ! »).
Lundi, j’ai repris le travail. J’ai en tête ma scène préférée du film « L’auberge espagnole ». Quand il rentre de son stage en Espagne pour connaître le monde tant attendu de l’entreprise. Que ses collègues lui expliquent minutieusement que les dossiers rouges vont dans les boites rouges, et les dossiers bleus dans les boites bleues… Et que la seule pensée qui traverse votre esprit, c’est « A sa place, je partirais en courant. ». Le héros le fait. Moi, je suis restée…
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