Compliments

Après tout, j'aurais pu juste remplir des carnets cachés, les enfouir sous les strates innombrables qui encombrent mes placards, et me contenter de la satisfaction simple de dire "j'ai écrit.".
Ca ne suffit pas. J'aime écrire, bien sûr, mais cet acte n'aurait aucun sens si personne ne me lisait. Je ne conçois pas un geste créatif, quel qu'il soit, qui serait tellement égoïste que nul n'y aurait accès. Je ne pense pas être imbue de moi-même à vouloir que d'autres lisent mes textes. S'il y a un don, un talent, même minime, accompagné de beaucoup de travail, il serait complêtement gâché dans le cas où personne n'en profite. Vous n'avez pas envie, vous, que d'autres regardent et apprécient ce que vous faites ? Que ce soit un plat réussi, un dessin, un sourire...

Bien sûr, je ne pourrais pas "affirmer" (le mot est grand, suis-je modeste ?) que j'ai ne serait-ce qu'une esquisse de talent sans les commentaires de mes lecteurs. Il faut sortir du cadre de la famille et des amis (ils seront toujours plus indulgents que d'autres, même quand ils savent critiquer), se heurter à un vaste monde plein d'épines. Heureusement pour moi, les épines ne furent pas trop acérées. Il y eut ces concours de nouvelles que j'ai remportés, des commentaires venus d'horizons divers...
Hier encore, un autre bloggeur me complimentait juste sur les quelques notes posées ici... Et il m'a donné le sourire pour de longues minutes.

Dans un de ses ouvrages, Jacqueline Harpmann fait dire à un personnage (la citation n'est peut-être pas exactement similaire) : "Les compliments qu'on vous donne, c'est comme la pluie sur le désert, il n'y en a jamais assez.". Certains jours, je me sens exactement dans cet état d'esprit. Je crois que je ne me lasserai jamais de m'entendre dire que mes mots sont appréciés.